Le Sénégal a proclamé son indépendance le 20 Aout 1960, marquant sa séparation avec le Soudan avec qui il partageait la défunte fédération du Mali depuis le 04 Avril 1960. Aussi cette dernière date retenue pour la célébration de l’indépendance du Sénégal se révélé encore aujourd’hui comme un choix judicieux qui marque notre volonté de contribuer toujours à l’unité africaine et de la sous-région en particulier, surtout en ces moment de reconfiguration de notre espace immédiat.
Ainsi, depuis l’aube des indépendances les dirigeant politiques sénégalais, très respectueux de la tradition, et s’appuyant sur l’Armée nationale déploient toute l’énergie nécessaire pour sacrifier à cette rencontre annuelle, quitte même à l’organiser avec sobriété si la situation l’exige. Cette fête est en fait l’occasion de communier ensemble dans le faste ou la sobriété avec tous les corps diplomatiques, les troupes étrangères invitées souvent et surtout la jeunesse sénégalaise qui défilant fièrement à la cadence militaire montre ce jour qu’elle est vraiment l’espoir de la nation.
Cependant, Il en est ainsi un peu partout dans le monde car les fêtes nationales sont aussi l’occasion de montrer son potentiel militaire, sa force de frappe aux voisins et aux éventuels adversaires .Le Sénégal, une puissance militaire sous régionale ne doit pas faillir à cette règle au râlent de dissuasion. Il a déjà montré sa puissance militaire dans des situations de crise hors du sanctuaire national. L’opération Fodé Kaba 2 de 1981 sur la Gambie et le débarquement réussi de Bissau de 1998 déclenchés pour assurer la stabilité de ces pays menacés démontre assez de son rang dans la sous-région sans compter les autres engagements où ses troupes ont prouvé leur professionnalisme.
Le nouveau chef de l’Etat fraichement nommé aussi chef des Armées doit profiter de cet évènement unique dans l’année pour se présenter à ses soldats. C’est pour le Président l’occasion unique à ne pas rater pour se présenter à sa nation et à ses hôtes sans compter l’opportunité qui lui est donnée de décorer devant le front des troupes. Attendre 2025 pour sacrifier à la tradition ne parait pas de l’intérêt du chef de l’état et des nouvelles autorités qui ont tant investi, tant souffert pour mériter cette journée unique dans l’année.
Certes, les délais sont plus courts cette année mais en 2004 l’Armée Nationale, sur laquelle repose presque toute l’organisation a montré sa capacité de réaction rapide et d’adaptation en déplaçant rapidement le lieu de la célébration de la fête de Thiès à Dakar. Le fait d’organiser une prise d’armes à la place de l’indépendance en lieu et place d’un grand défilé est donc plus qu’à sa portée vu que le nouveau président légalement élu par le peuple prendra les consignes avant le 04 Avril.
La symbolique militaire même réduite, les décorations devant le front des troupes, la revue des détachements militaires et paramilitaires et le salut au drapeau qui ne s’incline que devant le PR ne doivent point être éliminés pour quelque raison que ce soit. La grandeur du Sénégal l’exige et invite tous les responsables à s’y engager dès à présent pour la réussite de la célébration de cet événement unique dans l’année. Le nouveau Président de la république doit s’enorgueillir de son Armée avant d’endosser la lourde responsabilité qui l’attend dont la charge de chef des Armées
Dakar, le 26 Mars 2024
Par le Colonel parachutiste (Er) Seyni Cissé Diop
Consultant expert Défense & Sécurité
scdiop@yahoo.fr