« Forces et faiblesses des systèmes de sécurité des pays de l’espace sahélo-saharienne face à la menace terroriste : un diagnostic de proximité pour des solutions efficientes et durables »
Mesdames et Messieurs
  Je salue cette auguste assemblée et profite de l’occasion pour remercier le CESDS de Ouagadougou qui, sous la houlette de mon cher frère Auguste D Barry a bien voulu me donner l’occasion de m’exprimer sur un sujet qui me tient à cœur tant je suis préoccupé par l’efficience des forces de sécurité des pays de la sous région. J’ai consacré 40 années au service de l’armée sénégalaise.
Avant le 12 avril 2012 , date marquant la montée à Tombouctou du drapeau des terroristes qui ont occupé aisément tout le nord Mali, l’anathème était jeté en particulier sur les pays de l’Afrique centrale et de la zone forestière de l’Afrique de l’ouest. Dans la liste de ces pays englobant le Zaïre de Mobutu, le Rwanda ,le Congo Brazzaville, la Guinée Conakry avec, la Guinée Bissau, le Liberia, la Sierra Leone, pour ne citer que cela, soit l’armée a été défaite par une rébellion soit a été déstructurée par de jeunes officiers sans expérience arrivés au pouvoir par surprise en raison du manque de légitimité de leurs aînées . La Cote d’Ivoire, dernier arrivé en 2010 aurait bien pu y figurer en octobre 2002, n’eut été l’intervention énergique des troupes françaises qui ont empêché les rebelles de déferler sur Abidjan et la CEDEAO qui a joué efficacement un rôle peu mis en exergue lorsqu’on évoque la crise ivoirienne.
Par contre ,l’occupation de tout le nord du Mali en l’espace de quelques semaines par des bandes armées qui ont fait reculer l’armée malienne sans qu’aucun pays du sahel n’intervienne, ne serait ce que par solidarité et intérêt a sonné la fin de présomption d’efficacité des forces de sécurité des pays que sont en particulier le Sénégal, le Burkina Faso, le Niger, tous liés au Mali par un pacte de solidarité à travers la CEDEAO qui y a perdu une bonne partie de sa crédibilité non encore retrouvée malgré le show de Banjul de Février dernier .
Le niveau opérationnel des système de sécurité de la Mauritanie et du Tchad ont aussi été évalués suite à la nouvelle
configuration géopolitique imposée par les rebelleset qui a permis de saluer l’efficacité de l’intervention française sans cependant laisser inaperçu l’engagement tardif de la France comparé à leur prompte réaction pour stabiliser la Cote d’ivoire en 2002 et le Zaïre en 1978 entre autres. Peut être que la menace était plus à leur portée et qu’ici une l une longue préparation s’imposait mais qui a malheureusement laissé aux jihadistes le temps de saccager Tombouctou, rappelant la triste expédition des soldats du mercenaire Djouder qui saccagèrent Tombouctou en 1591.
Les forces armées de la sous région ont manifesté ainsi beaucoup de signe de faiblesses caractérisées par leur lente et timide montée au front du nord Mali
Les forces de sécurité intérieure, quoique tentant de remonter la pente font face et parfois avec impuissance à des terroriste qui réussissent à se faufiler entre les mailles des services de renseignement pour réussir à frapper mortellement Ouagadougou et Bamako, à empêcher à l’état malien d’exercer pleinement sa souveraineté même dans le Macina et à menacer constamment Dakar, et Niamey après avoir frappé durement Ndjamena..
Il s’agit ainsi de s’interroger sur les raisons qui expliquent les limites des services de renseignement et l’action des forces de sécurité face à ce phénomène nouveau en Afrique de l’ouest qu’est le terrorisme qui frappe aussi l’Europe et qui dans une certaine mesure est un révélateur du niveau opérationnel des acteurs en charge de la sécurité des états sahélo sahariennes. Cependant, la lutte contre le terrorisme du cadre d’emploi des forces de sécurité intérieures et des armées appelées à les soutenir lorsqu’elles sont débordées.
Les chercheurs africains et étrangers ont beaucoup exposé sur les atouts et surtout les faiblesses qui limitent le niveau opérationnel des systèmes de sécurité du sahel. Ils ont rendu public aussi bien les faiblesses relevant des politiques que des appareils de sécurité qui en fait dépendent des états qui les les entretiennent et les emploient. ils ont bien raison ceux qui affirment que les états ont les systèmes de sécurité qu’ils méritent et qu’ils se sont librement donnés par ailleurs
Cette contribution, tout en essayant de compléter les analyses et propositions qui s’échangent dans nos différentes rencontres dont le forum de la sécurité de Dakar se veut comme une introspection, un regard vers des direction que ne semblent pas vouloir approfondir les chercheurs mais aussi nos partenaires de premier plan en matière de sécurité contraints souvent d’utiliser le style diplomatique lorsqu’il s’agit de conseiller en terme de capacitation réelle de nos systèmes de sécurité d’autant plus qu’ils ne sont pas prêts à opérer un transfert de technologie dans ce domaine sensible.
Dans la mesure où cette étude se veut en finale une contribution au renforcement de nos systèmes de sécurité, elle mettra certes en évidence les forces et atouts essentiels mais insistera plus sur les faiblesses des trois systèmes de sécurité des états de la bande sahélo saharienne. La première partie sera ainsi consacrée au système ‘’Renseignement stratégique ‘’, tandis que la deuxième partie traitera des forces et faiblesses des ‘’Fonces de sécurité de 1ère catégorie’’ regroupant la police, la gendarmerie et la garde républicaine principalement. Quant à la troisième partie, elle abordera le système militaire communément appelé ‘’ Appareil militaire’’ dont les faiblesses ont été plus décriées car étant à la portée de tout observateur vu le rôle central qu’il joue dans toutes les circonstances et reçoit ainsi les foudres de tous les pourfendeurs et bien sûr, fait aussi l’objet de tant de propositions qui en fait cherchent toutes à lui faire jouer efficacement son rôle qui est de faire la guerre donc participer pleinement à la lutte contre le terrorisme qui endeuille la sous région. Des esquisses de solution seront exposées dans chaque partie notamment, et plus en ce qui concerne le système militaire en raison de sa centralité et aussi à cause du fait qu’il me soit plus familier.
PART 1 : LE RENSEIGNEMENT STRATEGIQUE
  Les espions sont les yeux et les oreilles du souverain clamait à juste titre Sun Tzu dans » l’art de la guerre » et que Machiavel reprend de manière subtile dans ‘’ le prince’’
Un système de sécurité sans renseignement est comme une personne aveugle et sourde laissée à elle même et qui attend que les choses lui tombent dessus. Les états sahélo sahariens dans leur grande majorité sont certes loin de cette situation décrite ci-dessus, mais vu la situation actuelle rapportée aux besoins en renseignement stratégique à recueillir dans la profondeur du champ de la menace ils ressemblent quelque peu à des handicapés si l’on tient compte de leur déficit en moyens modernes de recueil du renseignement et en ressources humaines.
Certes des efforts sont fournis actuellement en terme d‘organisation en particulier comme l’atteste par exemple le Sénégal qui à l’instar des autres pays a reconfiguré ses services de renseignement et s’est doté d’une organisation adaptée qui favorise e non seulement un meilleur partage du renseignement recueilli mais aussi une plus grande implication des des structures de soutien comme par exemple le ministère de la sante , des finances , de l’environnement etc. Mais le déficit à combler pour gagner le statut de renseignement stratégique restera encore énorme tant que les faiblesses ci après ne sont sérieusement prises en compte. Ainsi, la création de sa DGM (délégation générale au renseignement) à juste titre ne saurait être la panacée et pourrait ressembler à une coquille vide dans le temps si les hommes qu’il faut ne s’y activent pas et que la situation des moyens de recueil et de traitement ne s’améliore sensiblement.
Avant d’aborder ces faiblesses qui peuvent être surmontées par une adéquate posture politique qui est à la base de tout, des échecs comme des réussites, il s’avère nécessaire de définir les termes.
Les deux autres composantes du système de sécurité qui seront abordées plus tard comptent chacune en son sein son propre système de renseignement orienté qui vers l’emploi des forces sur le champ de bataille ou théâtre des opérations comme dirait Jomini et l’autre vers les populations aussi bien les locaux que les étrangers.
Donc ,par ‘’Renseignement stratégique’’ est entendu ici la partie des services de renseignement ne relevant pas des deux autres composantes et qui est chargée du recueil et du traitement des informations de portée stratégique qui permettent d’anticiper sur les menaces contre les intérêts vitaux et stratégiques ; ce qui implique l’armement de ses structures par des personnes hautement qualifiées ou dignes d’intérêt et sa dotation en moyens modernes relevant parfois de la technologie de pointe grâce à la mise à disposition de ressources financières assurées qui permettent aussi l’entretien d’une forte ‘’communauté renseignement’’
Vu sous cet angle, on peut déduire plus aisément les faiblesses qui sont observées dans tous les systèmes de renseignement stratégique de la sous région bien que les services de ce domaine intime des états soient les plus difficiles à étudier. Mais si les budgets consentis sont presque partout difficiles à évaluer, par contre l’acquisition de certains matériels de pointe n’échappe pas aux chercheurs qui y consacrent leur énergie ou même à cet observateur averti qui tombe en panne sur l’autoroute à péage de Dakar et déduit aisément la présence d’un radar de surveillance.
  1. Les services de renseignement stratégique des pays du sahel comptent d’excellents spécialistes formés à bonne école et qui continuent de bénéficier de l’expertise des pays reconnus comme les USA, la France et Israël par exemple. Cependant, la modicité des moyens ne leur permet pas d’entretenir une importante communauté du renseignement si on compare aux 13 000 personnes qui constituent (selon une publication) la communauté du renseignement français. Une forte communauté renseignement permet de mailler plus le territoire national et d’être plus perspicace en dehors des frontières. Limiter le renseignement qu’aux spécialistes sans disposer d’assez d’agents dans la périphérie est une forme de faiblesse que les services de renseignement cherchent à combler vu les déploiements discrets et progressifs dans des postes aussi bien à l’intérieur ou à l’extérieur de l’espace sahélo saharien et dont la mise en place était plus qu’attendue. La pénétration des français et des américains en particulier dans tous les segments des sociétés des états de la sous région devrait servir de référence et inciter les leaders politiques à allouer plus de ressources financières à leur service de renseignement vu l’importance de la périphérie dans la satisfaction de leur besoin en renseignement . Ceci est valable pour tous les systèmes car c’est la périphérie qui alimente le noyau central ou qui l’assèche quelles que soient les activités de l’organisation ; ce qui semble donner plus de sens au terme ‘’ressources humaines lorsqu’il s’agit de gérer les hommes et les femmes sur le lieu de travail
  2. Les renseignement stratégiques se restructurent un peu partout dans les 6 états pour adopter presque le même profil avec des appellations qui changent même s’ils utilisent tous amplement la langue française ( DGR au Sénégal par exemple mais la présence de vrais moyens stratégiques qui peuvent recueillir du renseignement dans la profondeur ne s’observe pas encore. En effet aucun des pays ne dispose d’avions de reconnaissance dans la profondeur bien équipés comme par exemple le Breguet atlantique ou d’avion à réaction de rapide prévus pour le renseignement. Cette situation renvoie à l’incapacité de leurs armées de l’air à remplir correctement sa mission de reconnaissance. Les drones de longue ou moyenne portée n’existent nullement de même que la concrétisation de la volonté de louer en commun les services d’un satellite qui leur fournirait directement des renseignements sur leur frange frontalière nord particulièrement où se réfugient les terroristes ne s’observe pas encore. Les états de la région car il s’agit d’eux et non de leurs service de renseignement préfèrent dépendre du renseignement des occidentaux qui partagent avec parcimonie ce qu’ils veulent bien dévoiler. Les services de renseignements devraient aussi se donner les moyens de larguer par les airs ou de poser des capteurs qui permettraient à leur forces d’être plus efficaces lors des opérations anti-terroristes à la frontière , qu’il s’agisse d’opérations coup de poing ou de poursuites de rebelles qui viennent de commettre des exactions.
Une mutualisation des moyens suggérée même par les partenaires permettrait de mieux rentabiliser le lourd investissement nécessaire.
  3. Enfin, prenant comme référence des armées qui se sont modernisées et dont les services de renseignement sont couplés avec des forces de réaction rapide, nos états doivent lutter contre le désaccouplement entre le recueil du renseignement par un service autonome et la réaction opérée par une force spéciale ne recevant pas sa logistique et ses ordres du même commandement.
En conclusion, les solutions pour que nos renseignements méritent plus le label ‘’stratégique’’ dépendent des autorités politiques qui non seulement contrôlent les finances indispensables à leur montée en puissance mais managent aussi leur ressources humaines. La Mauritanie, grâce peut être à son top leadership plus au fait des exigences du renseignement qui ne lui sont point inconnues et aussi à l’esprit renseignement qui semble plus présent au nord du fleuve Sénégal semble être plus en avance par rapport aux autres pays . La relative accalmie marquée par la fin des attaques terroristes sur son territoire ne peut-elle pas être attribuée aussi à son renseignement stratégique qui arrive à déceler les menaces en employant plus d’une stratégie ?
La volonté politique semble bien être un impératif pour une montée en puissance des services de renseignement stratégique qui ne mériteront pleinement cette appellation qu’en s’affranchissant plus de la tutelle de leur partenaires étrangers. Leur rôle dans la lutte contre les terroristes est crucial tant ils concourent grandement au succès des opérations des forces de sécurité dont celles de première catégorie interpellées en premier lieu .
Part 2 : LES FORCES DE SECURITE DE 1ère CATEGORIE
  Les forces de 1ère catégorie comprenant la police la gendarmerie, la garde républicaine ainsi que les autres forces paramilitaires ( douane, eaux et forets, gardes pénitenciers etc ) constituent le premier pion de la manœuvre dans la guerre contre les terroristes qui récemment encore, en août dernier, ont ensanglanté la capitale burkinabé frappée pour la deuxième fois après Bamako frappées elle aussi à deux reprises, sans oublier les attentats qui ont frappé le marché de Ndjamena le 12 juin 2015.
Cependant nos forces de sécurité de 1ère catégorie qui ne sont pas assez calibrées de participer plus efficacement aux opérations de défense opérationnelle du territoire (DOT) ne semblent pas être assez prises en compte par les pouvoirs politiques malgré leur volonté intrinsèque de montée en puissance avec des moyens conséquents ; ce que ne peut cacher des inaugurations de casernes ou des cérémonies de réception de matériels souvent reçus sous forme de dons.
C’est d’ailleurs cette situation qui aggrave les faiblesses observées chez ces forces par plus d’un observateur averti malgré le courage dont ils ont fait preuve lors des dernières opérations menées contre les terroristes du Radisson hôtel de Bamako et des attentats contre la capitale burkinabé. Au Sénégal, ils ont pu démanteler des réseaux terroristes qui auraient pu certainement frapper, n’eut été leur flair et leur capacité d’écoute et de filature des présumés terroristes. Les forces de sécurité intérieure du Tchad et de la Mauritanie responsables de la surveillance de vastes territoires ont convaincu aussi sur leur capacité de veille et de réaction. Aussi , les faiblesses observées un peu partout devraient en effet être mieux prises en compte par le sommet de la hiérarchie des états qui attribue les fonds et nomme aux postes stratégiques se retrouve ainsi au premier plan responsable des déficits et faiblesses remarqués.
  1. La première faiblesse observée chez les forces de première catégorie des états du sahel, est le bas niveau de protection de leurs éléments qui fait qu’elles constituent elles mêmes des cibles faciles tant il est peu fait cas de la sécurité de leurs casernes d’abord et de leurs moyens de projection opérationnelle. En effet beaucoup de commissariats de police ou casernes ne disposent pas d’un contrôle strict des entrées et sont souvent positionnés de manière à ne pas pouvoir anticiper certaines menaces directes.
Un effort de repositionnement de certaines implantation de sécurité , exigeant certes des moyens conséquents, devrait s’opérer de même qu’une augmentation sensible du nombre de leurs véhicules d’intervention blindé qui leur permettront de remplir mieux leur rôle dans la DOT face maintenant à des terroristes disposant de fusils automatiques et parfois d’armes anti char.
  2. Quant aux ressources humaines, elles évoluent en dent de scie suivant les urgences du moment et non suivant une planification des effectifs à long terme. C’est ainsi que le recrutement de gros contingents s’observent un peu partout avec des délais courts cours qui ne favorise pas une formation de qualité. Les fort contingent de policiers et gendarmes que le Sénégal recrute actuellement grâce à un sursaut des pouvoirs publics seront à n’en pas douter une casse tète pour la hiérarchie policière qui devra jouer sur tous les registres pour leur assurer une formation correcte.
  3. Quant à la formation des agents des forces de première catégorie, elle souffre surtout d’un manque de doctrine qui fait qu’elles ingurgitent toute sorte de coopération qui souvent ne tient même pas compte de la typologie de nos foules. Cette assistance technique trouve un terreau fertile vu le manque de doctrine écrite partagée. La finalisation des doctrine d’emploi des forces en complément les lois et décrets relatifs au maintien de l’ordre et à la DOT est plus qu’attendue car elle servirait de guide aux instructeurs locaux mais aussi à la coopération qui nous aide à mieux faire au terrorisme.
  4. L’inexistence quasi générale de lois de programmation de la sécurité intérieure explique plus la persistance des faiblesses citées supra. En effet une loi de programmation affranchie des lois de finance annuelles ou des cadres sectoriels des dépense à moyens terme est vivement attendue car les faiblesses de nos policiers , gendarmes et gardes sont en fait causés par la modicité des budgets dévoilant ainsi un manque de volonté qui se remarque cependant moins au Tchad et en Mauritanie.
  En conclusion sur les forces de 1ére catégorie, l’on peut dire comme en ce qui concerne le renseignement que l’augmentation du niveau opérationnel des forces de police à engager en cas d’urgence et l’augmentation du nombre de policier par 100 000 habitant qui se révèle bas partout ( entre 1 et 2 ) sauf pour la Mauritanie qui se détache nettement avec le record de 5 trouvent leurs solutions dans l’augmentation des allocations financières sécurisées par des Loi de Programmation .La volonté politique demeure encore ici l’élément central qui déterminé la capacité des forces de sécurité intérieures qui doivent aussi opérer une certaine osmose qui leur permette de se nourrir de plus d’esprit militaire et d’atteindre dans une certaine mesure le niveau opérationnel de l’appareil militaire notamment lorsqu’elles s’engagent dans la DOT qui dans maintes occasions s’exécute de plus en plus dans des environnements qui ressemblent fort à des théâtre à haut risque. Ce qui doit inciter nos policiers et gendarmes à fréquenter de plus en plus les centre de formation et les installations d’entrainement des militaires qui eux aussi doivent s’approprier progressivement les capacités de la police tout en préservant leur aptitude à s’engager dans les théâtres de haute intensité .
Part 3 : LE SYSTEME MILITAIRE APPELE ‘’ARMEE’’
  Au sens classique du terme, une armée se définit comme ‘’un rassemblement de corps de troupe prêts à faire la guerre’’. Avec la mémé approche , elle peut aussi être perçue comme un service public qui a pour objet d’assurer par l’entretien ou l’emploi de forces organisées la protection des intérêts d’un état.. Partout l’armée est perçue comme devant non seulement participer au développement par des actions civilo-militaires mais servir aussi d’assurance pour les autres forces de sécurité qu’elle est appelée à épauler voire même remplacer lorsque la situation l’exige. L’administration et les autres services de l’état peinent à remplir leur mission au nord Mali par exemple et même au Macina en raison du manque de garantie attendue de l’armée malienne. Il est même des situations où les forces militaires ont contribué au maintien de la stabilité en stoppant net les velléités des policiers comme il en a été le cas au Sénégal en 1962 et 1986. .En effet, une armée peut mater une jacquerie de policiers mais l’inverse ne s’est pas encore observée. Ce qui place ainsi les appareils militaires à une position privilégiée d’assureur de la stabilité à tous les niveaux des états comme au niveau de la sous région et peut expliquer les soins qu’ils sont en droit d’attendre pour surmonter leurs faiblesses chroniques dont certaines remontent à leur naissance en 1960.
Ainsi, vu sous cet angle, la défaite de l’armée malienne en début 2012 n’en est pas moins celle de toutes les armées de la CEDEAO qui ont consenti à rejoindre le front plus d’une année après la chute de Tombouctou et après que français et Tchadiens aient chassé l’ennemi hors de Gao et Tombouctou et contraint les moins radicaux à négocier.
Dans le numéro 2709 de la revue Jeune Afrique de décembre 2012 , François Soudan et Laurent Touchard avaient certes exagéré en taxant les armées du sud du Sahara de nullité mais leur analyse quoiqu’exposée sur un ton moqueur peut être versée dans le panier de résolution des problèmes qui minent les armées des états de la bande sahélo saharienne dont le Tchad bien qu’il aie engagé sa force militaire avec succès et la Mauritanie qui a su contrôler ses frontières et même porter le combat sur le territoire malien.
Le numéro 126 de la revue Manière de voir de janvier 2013 n’en a pas moins épargné les armées africaines devenues malades de leur état après avoir pourtant participé à son instabilité.
Certes , au même titre que d’autres productions ces deux revues très consultées en Afrique ont fait percevoir des lueurs d’espoirs mais une comparaison avec la France envahie en 1870 et qui a dû attendre prés de 50 ans pour recouvrer son territoire avant de céder encore face aux mêmes agresseurs revenus 20 ans après occuper et piller, à l’instar des terroristes du nord mali du 16ème siècle et ceux d’aujourd’hui, aurait certainement allumé chez les maliens une flamme plus vive de reconquête de leur espace perdu mais qu’ils peuvent récupérer s’ils font preuve de plus de nationalisme accompagné d’actions cocnrétes.
L’espoir qui est placé sur les armées de la zone sahélo saharienne où la sécurité devient un impératif de premier ordre doit obliger les états à faire une plus minutieuse introspection qui permette de réduire drastiquement et progressivement les faiblesses notamment celles qui ne semblent pas être partagées lors des forums sur la sécurité et que les chercheurs effleurent à peine.
La longue liste des déficits des systèmes militaires dont ceux qui seront exposés ci après exige un sursaut général d’urgence et des solutions durables. Et c’est à portée, dans la mesure où somme toute les armées africaines présentent des avantages nets par rapport aux mouvements rebelles et aux terroristes embrigadés.
Les rebelles maliens sont certes composés d’autochtones touareg en majorité mais une bonne partie de ceux qui ont fait l’expédition de Tombouctou de 2012 et aussi ceux de 1591 sont des mercenaires à la solde de condottieres comme Hamadou koufa et Al Ghali ; ce qui est une forme de vulnérabilité comparée aux troupes du sahel qui leur font face et qui sont composées uniquement de soldats issus de leur territoire. Une manière de confirmer Machiavel qui dans ‘’le Prince’’ recommandait fortement aux souverains florentins de se doter de troupes régulières et non de mercenaires qui se débandent dés que le rapport de force tourne à leur défaveur. Les terroristes du Nord Mali, confirmant cette assertion de Machiavel fort bien présentée par la suite dans son art de la guerre avaient tôt fait de dégager face à la pression exercée sur eux par les français et les tchadiens. En outre, la rusticité et le courage des soldats du sahel ainsi que le niveau de qualification de leurs cadres formés à bonne école sont aussi des atouts qui permettent aux armées de la sous région de contrer les terroristes jusqu’à les dégager complètement de la zone à moyen ou long terme. C’est une question de volonté politique et de nationalisme avant tout.
Aussi, comme dit supra la résolution de leurs faiblesses qui s’observent à tous les niveaux et dans les différents domaines est à portée et demande en réalité moins de soutien étranger en dehors des moyens relevant de la technologie de pointe (radars, satellites, etc.).
De l’étude des faiblesses des domaines de base associes à des esquisses de solution il a été retenu 11 faiblesses à prendre en compte comparé aux 7 évoquées par Jeune Afrique et qui ont fait frémir à l’époque, notre génération de colonels d’active titulaires pour la plupart d’un grand commandement en 2012.
  1. Dans le cadre de la Gestion des Ressources Humaines des faiblesses sont observées au niveau du recrutement des cadres en particulier et de la gestion des carrières
En effet, si un déficit en soldats opérationnels peut se combler assez vite, il n’en est pas de même des cadres officiers et sous officiers d’autant plus que l’armée contrairement aux autres organisations ne peut disposer des cadres des cœurs de métier que par le recrutement à la base. Aussi, les effectifs rachitiques des écoles d’officiers et de sous officier comme on en observe au Burkina, au Niger et au Sénégal avec une moyenne de 30 à40 par an constitue une vraie faiblesse aussi bien pour l’encadrement des petites unités de combat qui en fait sont celles qui sont au contact que pour les niveaux supérieurs qui arment les états majors qui coordonnent les actions sur le terrain . En outre, ces déficits à la base ne facilitent pas un rajeunissement de l’encadrement et limitent les possibilités de tri des meilleurs. Certains pays comme la Mauritanie et le Mali font des efforts notoires La dernière promotion d’élèves officiers mauritaniens est de 79 élèves et la 10ème promotion d’école d’état major sortie cette année du même pays comptait 43 stagiaires locaux tandis que la dernière promotion d’élèves sous officiers maliens atteignait avec bonheur l’effectif de 262 stagiaires.
Et ce phénomène s’observe dans les écoles de niveau supérieur qui n’existent parfois pas certains pays respecté comme le Sénégal qui ne dispose ni d’une école de guerre, ni d’un IHEDN fonctionnel, ni même d’une école d’état major à l’instar du Burkina et du Niger qui sont logés presque à la même enseigne que leur lointain voisin. Le concept d’ENVR est l’un des facteurs qui contribuent à l’inexistence des écoles d’état major locales et d’écoles de spécialisation dans les pays francophones du sahel. Il devrait faire ainsi l’objet d’une reconsidération vu qu’une école ne sert pas seulement à organiser des stages. le fait que la Mauritanie et les autres pays anglophones de la sous région disposent de la gamme de toutes les écoles militaires doit amener les pays du sahel à remettre en question cette forme de coopération avec la France qui favorise la rareté des cadres officiers à tous les niveaux
Au plan de la gestion des carrières , l’iniquité qui s’observe un peu partout a l’opportunité de mettre aux oubliettes ou de pousser à la sortie de vaillants cadres et de propulser d’autres incapables souvent de rêver de grandes armées modernes ou de tenir le langage qu’il faut aux politiciens pour développer le précieux outil de défense qu’on leur a confié. L’exemple du CEMA français se battant avec l’approche qu’il faut pour augmenter le niveau de préparation de ses hommes, garant des succès à venir doit inspirer certains chefs militaires africains peu soucieux de leur inscription dans le hall of fame.
Dans la même veine, l’on peut aussi remarquer que nos écoles et centres de formation manquent de structures de recherche et d’édition de documents qui doivent impacter positivement sur la formation et l’entrainement des troupes ainsi que la conduite des opérations.
Si les états majors étaient conscients du fait que les doctrines d’engagement des compagnies , batteries et escadrons se conçoivent, se peaufinent , se testent et même parfois prennent naissance dans les écoles de spécialisation , d’état major, écoles de guerre etc. , ils auraient certainement insisté pour s’en doter car le rôle des structures de formation ne se limitent pas aux stages cycliques de formation mais embrasse aussi le développement des cadres d’emploi des compagnies , bataillon, brigades etc .
  2. Au niveau de l’organisation, la répartition des prérogatives entre l’assemblée nationale et les présidents de la république chefs des armées constitue un facteur de faiblesse. En effet, ces derniers soumis à peu de contrôle de l’assemblée en matière de nomination aux postes stratégiques par exemple prennent parfois plus en considération la confiance et non la compétence s’ils ne nomment tout simplement par fortune un condottiere qui a aussi de bonnes entrées au palais. En outre là où les textes précisent bien que le Ministre des forces armées est le responsable de l’exécution de la politique militaire et en particulier de la mise en condition de l’ensemble des Forces, et qu’il est assisté par le chef d’état major général des armées, on constate que ce dernier en matière de préparation des troupes et de gestion des ressources échappe au contrôle de son ministre de tutelle parfois plus attiré par la politique que le perfectionnement de l’outil de défense tant son ministère est rachitique comparé à l’Etat major militaire. Ibrahim Kader Fofana dans son livre centré sur le terrorisme en Afrique avait bien raison de proposer le renforcement des ministères de la défense par une structure d’étudier les programmes d’armement en plus des think tank qui pourraient contribuer à une meilleure réflexion du niveau stratégique. Enfin la mainmise des CEMGA sur le fonctionnement des armées (terre, mer et air) qui leur sont rattachées achèvent de convaincre sur la nécessité d’une nouvelle redistribution des pouvoirs au sein de l’appareil militaire même qui somme toute relève de son ministère de tutelle comme l’a si bien fait remarquer récemment Emmanuel Macron à son CEMA qui réclamait directement le relèvement du budget .
  3. La force protection fait référence plutôt à l’esprit qui prévaut dans une armée en ce qui concerne la protection contre les coups de l’ennemi et aussi la capacité d’anticiper sur les actions hostiles. Dans ce domaine les forces armées du sahel sont peu servies. Elles s’engagent en majorité sur des véhicules à découvert qui ne fournissent aucune protection et ne diffèrent pas trop de ceux employés par les rebelles. Une augmentation des Véhicules Blindés de l’Avant et des chars lourds leur fournirait une meilleure protection contre non les armes légères et contre les engins explosifs. En outre les postes de combat, sont en général si démunis que n’importe quel rebelle ose les attaquer, et parfois en plein jour comme en témoigne les attaques récurrents dans la zone des 03 frontières entre le Mali, le Burkina et le Niger. Pourtant la présence de radars de surveillance rapprochée comme celui qui existe sur l’autoroute à péage du Sénégal et un meilleur bétonnage de leurs casemates augmenteraient sensiblement leur niveau de protection. La vie des hommes vaudrait elle moins que la surveillance des véhicules de tourisme ?
  4. Le déficit structurel des centres d’entrainement devrait constituer une véritable inquiétude et conduire à l’application des propositions déjà soumises En effet ,aucune armée de ces pays n’est structurée en brigades et ne dispose ainsi de la structure adaptée pour l’entrainement et le contrôle des bataillons qui semblent être leur niveau d’engagement . Ce qui est un handicap en plus de l’inexistence d’états major de force nécessaires pour l’entrainement et la conduite des opérations sur le terrain. Le déficit en cadres supérieurs tacticiens est une des causes de leur inexistence.
Enfin les centres d’entrainement ne semblent point être une priorité qui puisse les faire ressembler un tant soit peu aux camps de Mailly et de Canjuers et d’autres centres de référence bien équipés dont les armées africaines ont aussi besoin.
  5. La doctrine manque cruellement en raison de l’inexistence de centres de doctrine, d’écoles et de centre de formation qui ne se limitent pas à l’organisation de stages. l’EAI de Thiès en est une parfaite illustration. C’est certainement ce qui fait que les troupes africaines peuvent ingurgiter n’importe quelle forme d’assistance technique, fut-elle superflue et enseignée dans une langue non maîtrisée par la troupe
  6. Un manque de réels avantages stratégiques en terme de moyens aériens par rapport aux rebelles s’observe en raison de l’absence de véritables armées de l’air dotées d’un nombre acceptable d’avions de combat et d’appui au sol et aussi de drones. En effet toutes les armées de l’air ressemblent plus à une ALAT ; et aucune n’a la capacité d’aérotransporter en une seule rotation une compagnie de combat équipée dotée de 2 jeeps légères. L’absence de drones capables de détecter et frapper avec précision les terroristes est aussi remarquée
  7. L’acquisition d’armements dans les bazars ukrainiens, chinois ; brésiliens etc. en lieu et place d’un système d’armes cohérent constitue une faiblesse notoire en termes d’interopérabilité entre les armes et les pays.
  8. Le manque d’une loi de programmation militaire peut être vu comme l’une des principales causes du déficit des équipements et le désordre qui s’observe lors des acquisitions qui parfois reflètent plus le choix d’un petit groupe sans vision stratégique. A l’instar du Mali qui a voté en 2015 une LPM de 5 ans de plus de 1200 milliards de francs CFA, les pays africains devraient accepter de sécuriser leur programme militaire qui s’affranchirait ainsi pour une période des lois de finance maintes fois révisées dans l’année. Une LPM ne constitue certes pas une panacée mais démontre au moins l’ambition et la volonté politique d’un Etat à prendre plus en charge sa sécurité.
  9. Le manque de forces militaires de réserves organisées et entraînées que Jomini recommande fortement n’est pris en compte nulle part alors que le général Pierre de Villiers, CEMA français, lors d’un discours prononcé à l’IHEDN évoquait la nécessité d’augmenter les jours d’entrainement de la réserve nationale. Nos chefs militaires locaux semblent ignorer l’importance des réserves dans le système des forces. Peut être que les soucis quotidiens empêchent de comprendre qu’à tous les niveaux, seul l’emploi d’une réserve permet soit d’attaquer, soit de protéger un repli, ou de renforcer une ligne de défense défoncée. Des réserves entrainées au préalable auraient certainement contribué au succès des contrattaques du Colonel Dacko qui visaient Gao. De même les armées de la bande sahélo saharienne auraient pu certainement accourir plus vite en mobilisant leurs réserves. préalablement entrainées. C’est peut être l’un des facteurs de succès du Rwanda qui a même institutionnalisé le poste de chef d’état major de la réserve.
  10. Enfin dans le domaine de la symbolique et de l’emploi des langues nationales, les armées africaines privées de l’histoire de leurs résistants et héros nationaux limitent généralement leur origine historique notamment au Sénégal aux tirailleurs coloniaux créés par Napoléon 3 . Ce qui les prive ainsi d’une bonne dose de sentiments qui pourraient renforcer plus leur esprit guerrier. La création d’un musée pour au moins chaque armée et subdivision d’arme pourrait contribuer au renforcement de la présence des héros locaux dans l’esprit des militaires Par ailleurs l’emploi des langues étrangères à l’endroit des soldats en entrainement et au combat peut bien se révéler comme une contrainte dans l’assimilation comme le souligne un rapport de l’Unesco qui annonce que les concepts se comprennent mieux par l’utilisation des langues locales. Ceci peut expliquer peut être certaines compétences remarquées chez les rwandais où le kinyarwanda est très utilisé dans la formation ainsi que chez les Ethiopiens très fiers de l’amharique, leur langue nationale très usitée.
Conclusion
  Certaines faiblesses du système militaire des 6 pays n’ont pas été exposées notamment l’informalisation et une certaine tribalisation de l’armée caractéristiques de l’armée tchadienne et qui sont dans certaines circonstances des facteurs de succès sur le théâtre des opérations mais aussi un risque à long terme. En ce qui concerne la Mauritanie, la fracture sociale peut expliquer le déséquilibre dans la représentation des trois principaux groupes ethniques. Ce qu’on peut remarquer partout cependant c’est la responsabilité de l’autorité politique dans la persistance de certaines faiblesses.
Dans son discours de clôture du forum de Dakar de 2014 sur la sécurité en Afrique, Mr Jean Yves Ledrian , ministre de la défense française de l’époque avait publiquement affirmé que la sécurité se construit à l’échelle de l’état. Continuant dans sa lancée, il ajouta aussi qu’il ne pourra y avoir d’organisations régionales fortes sans au préalable des états africains forts et des armées africaines solides. La messe est dite. La CEDEAO est dédouanée car dépendant des états. Mais les fidèles paroissiens que sont les chefs d’état ne semblent pas avoir bien écouté. A preuve, les pays du G5 Sahel comptent trop sur le soutien étranger pour financer leur nouvelle organisation qui s’est donné pour objectifs entre autres la sécurité de la bande sahélo saharienne sans cependant omettre de limiter leur capacité en excluant le Sénégal.
Cette approche normale de la sécurité émise par un partenaire stratégique des six pays concernés par l’étude est partagée par tous les acteurs responsables locaux et étrangers et même les gouvernements africains vu qu’ils ne manquent jamais de brandir l’argument souveraineté nationale pour défendre leurs choix politiques. Cette invite aux états à accepter leurs responsabilités peut aussi s’appliquer aux forces de sécurité de première catégorie ainsi qu’au renseignement qui ne pourront jamais atteindre un niveau de satisfaction suffisante sans une volonté politique de chaque gouvernement. Le global ne peut dépasser la somme des individualités que si celles-ci existent d’abord.
Aussi, les faiblesses des systèmes de sécurité des états ne peuvent être surmontées que par une volonté politique de doter chaque état d’un renseignement efficace et de forces crédibles capables de faire face à toutes les formes d’agression. Dans la revue ‘’manière de voir’’ de janvier 2013, un article rappelait que dans les années sombres marquées par les coups d’état militaires en Afrique, les états étaient malades de leur armée. Mais actuellement, dans cette période de périls aux frontières et de menaces à l’intérieur de leurs territoires durement touchés par des actes terroristes, on pourrait bien dire que c’est le système de sécurité qui est malade de l’état africain qui ne se résout pas encore à investir avec souveraineté dans la sécurité tout malgré les conseils de ses partenaires et les cris du cœur des acteurs de la sécurité de premier plan.
Une augmentation sensible des budgets militaires et de sécurité encadrés par des lois de programmation pourrait bien booster à terme les capacités des forces de sécurité. Ce qui leur permettrait de s’affranchir du dictat des partenaires qui en fait limitent leur coopération à des actions de formations et l’octroi de quelques chars ; avions, systèmes basiques de sécurité achetés souvent dans le bazar ukrainien, brésiliens ou chinois.
Pour ces pays reliés par une même ligne de front et devant relever les mêmes défis sécuritaires, et appelés ainsi à coopérer étroitement, seul un effort conséquent au niveau de chaque état peut garantir la sécurité de tous.
la volonté politique est en fait le maillon faible de la chaine de sécurité et celui qui est à renforcer tant elle fait partie du système global qu’il conçoit et met en condition.