1. Le centre G7Solutions a organisé dans la matinée du jeudi 19 janvier 2019 au cercle mess des officiers de Dakar un panel centré sur la Sécurité en Afrique de l’Ouest et du centre Ouest
Agissant en tant que président de séance et modérateur, le Colonel (Er) Seyni Cissé Diop, Dg de GS7S a introduit la journée par des mots de bienvenue et des remerciements à l’endroit des invités et des panelistes. Il n’a pas manqué de réserver de chaleureux remerciements à Mme Eugénie Aw Ndiaye ancienne Directrice du CESTI et la professeur Adjaratou Waha Aidara Ndiaye Directrice de Partners. Dans ses propos liminaires il a fait ressortir que le présent panel cherche à contribuer à la recherche des solutions pour une paix durable en Afrique, tout en se limitant à la partie ouest africaine composée de la CEDEAO et de La Mauritanie et le Centre Ouest qui englobe les 6 pays de la CEMA.
Profitant de l’occasion, le Colonel Diop a présenté sa structure dont la cérémonie de lancement a eu lieu le 5 décembre 2015 au même endroit que le présent panel, et sous la présidence du général Lamine Cissé. GS7S qui compte pleinement redémarrer ses activités, dispose d’un siège sis au Mariste. La contribution au développement de la pensée stratégique africaine s’inscrit au cœur de ses missions. Il n’a pas manqué de souligner que GS7S entend donner la parole aux jeunes dans divers thèmes et sujets d’actualité en rapport avec la paix et la sécurité. Ainsi précise-t-il, la géopolitique, la stratégie, l’histoire, la gestion des ressources humaines, la réforme du secteur de la sécurité seront autant de thèmes qui seront abordés lors des prochains panels, tables rondes, conférences, symposium, etc.
A sa suite, les trois panelistes ont évoqué les enjeux et problématiques actuels liés au Genre, les différentes positions d’exercice du pouvoir par les femmes en Afrique et la situation sécuritaire actuelle de notre sous région ouest africaine élargie au centre ouest
2. Prenant la parole en premier lieu sur le théme ‘‘ Genre et Développement en Afrique ’’, Madame Fatim Touré Diedhiou, experte en genre, chargée de programme au WANEP éclairera d’abord l’assemblée sur les concepts et la définition liés au Genre afin de mieux aider à la compréhension du terme qui pour elle concerne aussi bien les femmes que les hommes.
En Afrique comme partout dans le monde, l’équité entre les différentes composantes de la société reste un défi majeur à relever pour un développement durable; plus particulièrement en ce qui concerne les femmes. Le concept Genre-Equité bien mis en exergue et son appel à faire des hommes des alliés pour la promotion des femmes a convaincu l’auditoire sur la nécessite d’un rééquilibrage de la répartition des rôles entre hommes et femmes tout en acceptant les différences biologiques.
Les stratégies et les recommandations qui peuvent contribuer aux déconstructions des préjugés et à la lutte contre les résistances, rappelle t’elle, figurent bien dans les ODD, les conférences, la résolution 1325 de l’ONU. Une discrimination positive juste au profit des femmes et une prise en compte des différences biologiques contribuera surement à une paix durable indispensable au développement économique de notre sous-région , et avec la contribution des femmes et des jeunes..
3. La deuxième paneliste, Docteur Ndéye Amy Ndiaye, chargée de cours de droit à l’UCAD a d’emblée accroché l’audience avec un titre provocateur : ‘‘ Pouvoir et rôle des femmes dans la gestion des affaires publiques en Afrique : Ni anges ni démons, mais toujours actrices influentes ’’
Experte en Genre et auteur de plusieurs publication, docteur Ndiaye a introduit en mettant en évidence le fait que les femmes soient jusqu’à présent victimes d’une certaine discrimination tendant à les faire jouer des rôles de second plan dans les affaires de l’état et la marche de la société Pourtant se basant sur des faits, elle rappelle que l’histoire de l’Afrique révèle la présence de femmes qui ont été au-devant de la scène comme d’autres qui, sans détenir les reines du pouvoir, ont influencé fortement le devenir de leurs contemporains. Elle n’a pas manqué de faire renaître la reine pharaon Hatchepsout de la 18éme dynastie de l’Egypte pharaonique, la reine Ndatte Yalla du Walo, les Amazones du Dahomey, Aline Siteo Diatta, les femmes de Nder, sans oublier Shirley Johnson du Libéria.
Avec une démarche méthodologique, elle a pu démontrer qu’en fait les femmes africaines ont perdu plus de pouvoirs sous l’ère coloniale et après les indépendances. En effet, fait-elle savoir, et remontant à l’Egypte ancienne, les femmes non seulement pouvaient exercer le pouvoir mais jouaient aussi un rôle déterminant dans la transmission du pouvoir. Et pendant la période de lutte pour les indépendances les femmes ont joué aussi beaucoup de rôles de premier plan. Elles ont été combattantes dans les mouvements de guérilla, militantes actives dans les mouvements syndicaux, mécènes au profit de grands hommes comme Krumah etc.
Aussi invite-elle à la nécessité de réserver actuellement une place juste aux femmes dans les poste de décision comme il en a été le cas pour Shirley Johnson et l’actuelle premier ministre de l’Ethiopie. Mais en tenant compte de leur compétence et de leur probité .
En concluant elle mentionna que des efforts considérables pour l’équité Homme/Femme ont été observés dans notre sous-région qui affiche ainsi une tendance louable en matière de promotion de la femme dans tous les domaines dont le domaine sécuritaire.
4. Intervenant en dernier, sur le thème central ‘‘ la Situation sécuritaire en Afrique de l’ouest et du centre ouest ’’ Mr Latyr Tine, Doctorant en Genre, Paix et Sécurité a magistralement présenté le bilan, les enjeux et les perspectives de solutions qui impliquent toutes les forces vives africaines.
En faisant ressortir un cercle de feu qui semble englober tous les pays des deux sous régions divisées en six zones de tensions, il a ainsi fait un round up sécuritaire en évoquant la crise de la région du Poul du Congo Brazzaville, les conséquence de la crise au Cameroun née des dissensions entre anglophones et francophones, Boko Haram qui sévit au Nigeria et dans le bassin du lac Tchad, la crise qui secoue la RCA, la cassure du territoire malien depuis 2012, les risques que courent les pays de la rivière Mano sans oublier la crise casamançaise. La piraterie maritime récurrente dans le golfe de guinée qu’il a su bien exposer invite à une prise de conscience des autorités africaines qui doivent prendre toutes les mesures préventives et actives.
Insistant sur la pauvreté, la mal gouvernance, les trafics en tout genre, les pertes en vies humaines, les déplacements forcés de population qui en sont les causes et les conséquences, il a appelé à plus de prévention vu que les états de la sous-région ne disposent pas assez de moyens de lutte.
5. De riches contributions et questions ont suivi les exposés des panelistes avant que le modérateur d’une manière diplomatique qui peut faire oublier son passé de parachutiste militaire mette fin aux débats à 12H45 tout en donnant rendez-vous à l’inauguration du siège de GS7Solution reportée au 13 avril.